PLAN
INTRODUCTION
I - BIOBIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
1°) Biographie de l’auteur
2°) Bibliographie
II – ETUDE DU ROMAN « Sous l’orage »
1°) Résumé de l’œuvre
2°) Etude des personnages principaux
3°) Etude de quatre principaux thèmes
a - Le conflit de générationnels et culturels
b - Le mariage forcé
c - la marginalisation de la femme
d - Initiation aux valeurs traditionnelles
III – ETUDE STYLISTIQUE
1°) Style de l’auteur
2°) Structure de l’œuvre
3°) Point de vue personnel sur l’œuvre
CONCUSION
INTRODUCTION
Le conflit des générations est « toute pulsion qui qualifie au sens large tout mouvement conflictuel caractérisant une classe d’âge par opposition à une autre » (Lewis S. Feuer). Le conflit des générations comme étant la rencontre d’éléments et de sentiments contraires qui opposent la nouvelle génération appelée génération montante ou sacrifiée à celle dite des aînés ou des prédécesseurs. C’est ce qui a touché l’écrivain Malien Seydou BADIAN sous les plûmes de son ouvrage « Sous l’orage », un œuvre qui met l’accent sur la société traditionnelle africaine qui a beaucoup de pratiques positives. Par contre cette même société regorge de coutumes qui méritent d’être corrigées. Parmi celle-ci, il y a le mariage forcé, l’excision, la chosification de la femme africaine etc. Grâce à la scolarisation, la femme africaine va s’émanciper (se libérer) suite à des luttes ardues. Que veut signifier les intentions de l’écrivain Seydou BADIAN dans cet ouvrage et quelles sont les conseils qu’on peut tirer de l’étude de ce dernier ?
I - BIOBIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
1°) BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
Seydou Badian Kouyaté, plus connu sous le nom de Seydou Badian, est un écrivain et homme politique malien né à Bamako le 10 avril 1928. Il a fait ses études primaires et une partie de ses études secondaires dans son pays avant de s’expatrier à Montpellier en France où il prépare et obtient son baccalauréat. Seydou Badian Kouyaté effectue des études de médecine à l’université de Montpellier en France. Il est l'auteur d'une thèse sur les traitements africains de la fièvre jaune et devient docteur vétérinaire en 1955.
Rentré au pays en 1956, il s’investit dans la politique où il l’occupe successivement en 1965 les postes de ministre de l’économie rural. Lors du remaniement du 17 septembre 1962, il devient ministre du Développement. Proche du premier président Modibo Keïta il écrit les paroles de l’hymne national du Mali. Après la chute du président Modibo KEÏTA, il fut emprisonné et sera libéré en 1975. Il défend l'existence d'un parti unique dans l'Afrique post-colonial, seul moyen selon lui de créer la Nation. Lors du coup d’État de Moussa Traoré en 1968, il est déporté à Kidal puis s’exile à Dakar au Sénégal.
En 1997, il est candidat à l'Élection présidentielle mais décide, comme la plupart des autres candidats opposés au président sortant Alpha Oumar Konaré, de retirer sa candidature pour protester contre la mauvaise organisation des élections. Militant de la première heure de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain, il en est exclu en 1998 pour s’être opposé à une partie de la direction qui prônait la non-reconnaissance des institutions lors des élections contestées. En 2009 Seydou Badian Kouyaté change de nom et s'appelle officiellement Seydou Badian Noumboïna, du nom d'un village dans le cercle de Macina.
2°) BIBLIOGRAPHIE
Écrivain reconnu internationalement, Seydou Badian Kouyaté publie en 1957, trois ans avant l’indépendance du Mali, son premier roman intitulé « Sous l’orage ». En 1965, il publie « les dirigeants face à leurs peuples » qui lui a valu le Grand prix littéraire d'Afrique noire. Deux autres romans sont publiés ensuite, « le Sang des masques » en 1976 et « Noces sacrées » en 1977. En octobre 2007, Seydou Badian Kouyaté publie un roman intitulé « la Saison des pièges ».
II – ETUDE DU ROMAN « Sous l’orage »
1°) Résumé de l’œuvre
Sous l’orage où le triomphe de l’amour met en scène un couple de jeunes lettrés dont l’amour réciproque est contrarié par les projets du père BENFA ; père de KANY qui entend selon la coutume faire épouser à sa fille un riche et vieux marchand FAMAGAN. Devant la réticence de KANY, le père BENFA l’exile au village de son oncle DJIGUI. C’est alors l’occasion pour la jeune fille de reprendre contact avec certaines traditions ancestrales oubliées et de plaider sa cause auprès de DJIGUI qui, finalement décide d’intervenir en sa faveur. Devant l’autorité de son frère aîné, BENFA s’incline et les deux jeunes peuvent enfin se marier. A travers les personnages, un thème central se dégage celui du conflit des générations. De tout ce qui précède l’auteur utilise la préposition "sous" pour montrer que ladite perturbation plane au dessus de nous tous, aux dessus de nos têtes. Dans l’œuvre, cette affaire de mariage de KANY, l’orage est la perturbation, la source de division de tous les membres de famille du père BENFA, les parents d’un côté et les enfants de l’autre. L’orage, c’est cette affaire de mariage de KANY qui secoue toute la famille, entraînant une cassure au sein de celle-ci.
2°) Etude des personnages principaux
Le roman de Seydou BADIAN présente trois familles plus ou moins importantes et plus ou moins représentées. Les principaux personnages de l’œuvre Sous l’orage sont : Kany, Famagan, père Benfa, Sibiri, Samou, Birama, Djigui ; et Maman Téné.
Kany : fille de Benfa et de Maman Téné, elle est le personnage principal de l’œuvre. Son refus d’épouser Famagan est à l’origine des troubles dans la famille Benfa.
Père Benfa : Chef de famille, il est le gardien de la tradition Africaine. Il est un conservateur mais refuse tout changement.
Maman Téné : elle est la mère de Kany et la première épouse du père Benfa avec qui il a eu 5 enfants. Elle incarne la femme marginalisée. Malgré sa docilité, elle est accusée de complicité avec sa fille Kany.
Samou : jeune élève instruit, il lutte pour maintenir sa relation avec Kany. Il fait partie des modernistes.
Sibiri : Fils aîné du Père Benfa et frère de Kany, il s’est mouillé dans la tradition.
Birama : il est le jeune frère de Kany
Père Djigui : le grand-père paternel de Kany.
Famagan : le riche commerçant, le polygame à qui le père Benfa voulait donner en mariage sa fille Kany.
Sany, Nianson, Tiemoko, le messager de Famagan, Fadiga le Muezzin, Maman Coumba mère de Samou, Ousmane le marabout et Fiéman sont des personnages secondaires de l’œuvre.
3°) Etude de quatre principaux thèmes
Dans l’œuvre « Sous l’orage », plusieurs thématiques ont fait l’objet de l’œuvre. Entre autres, on peut citer : le conflit de générationnels et culturels ; Le mariage forcé; la marginalisation de la femme et Initiation aux valeurs traditionnelles.
a - Le conflit de générationnels et culturels
Sous l’orage est le théâtre des conflits sociaux et politiques qui secouaient l’Afrique à la veille des indépendances. En particulier, les conflits culturels et le conflit de générations y sont largement abordés. D’une part, le roman montre une génération traditionnelle, riche de sagesse et de cultures ancestrales, et d’autre part une génération jeune qui tente de s’affranchir d’un héritage culturel qui lui paraît lourd et encombrant. Dans l’ouvrage, le Père Benfa dit ceci :
« Vous avez tort de vouloir tout laisser tomber. Vous avez tort d’essayer d’imiter les Européens en tout. Comprends-moi bien. L’homme européen n’est qu’un des multiples aspects de l’homme. On ne vous demande pas d’être européens. On ne vous demande pas de vous défigurer. » .
Ces deux camps, incarnés par Kany et son frère d’un côté, et le père Benfa de l’autre, s'opposent dans un choc culturel provoqué par l’affrontement entre deux générations. Le flou volontairement entretenu par l'auteur sur la localisation exacte de l'action du roman permet de donner à ce livre un caractère globalement africain, et le conflit dont il se fait l'écho est partagé par une Afrique qui voit ses coutumes et son histoire plurimillénaire confrontées à la modernité.
b - Le mariage forcé
Un mariage forcé n’est une pratique limité à une seule région du monde. Il a pour but de marier une personne contre sa volonté avec quelqu’un que leurs parents ont choisis. Dans la coutume Africaine, le mariage est organisé par les familles des futurs époux qui viennent généralement de la même ethnie, d’une même classe sociale et d’une même région (…). Dans « sous l’orage », Un mariage, s’annonce difficile du fait de l’amour que Kany et Samou son copain, se vouent. Ils s’étaient rencontrés au cours d’une Kermesse, organisée au village. Leurs regards s’étaient croisés une, deux, trois fois. Ils se sont aimés et ne parlaient plus que d’amour et d’avenir. Mais le père Benfa s’oppose à cette aventure et décide de donner sa fille forcement à un homme riche.
c - la marginalisation de la femme
Il y a dans l'Afrique traditionnelle un modèle de comportement que la femme devrait avoir : des vertus, des valeurs, en un mot des qualités'; intrinsèques. La docilité et la soumission constituant les règles les plus recherchées litez elle. Seulement, il faudrait souligner que ces dernières entraînent inéluctablement un espace fermé, un véritable "hui clos" au sein duquel la femme doit se mouvoir. Dans cette dynamique aussi transparaît "le drame de la féminité" vécu comme une "infirmité naturelle". C’est le cas de Maman Téné par exemple dans « sous l’orage » qui non seulement n’a pas l’autorité de s’ingérer dans l’affaire du mariage de sa fille Kany mais aussi a été accusée de complicité avec cette dernière.
d - Initiation aux valeurs traditionnelles
L’initiation traditionnelle est l'une des institutions sociales les plus importantes en Afrique. Une étape fondamentale dans la formation de l'identité des hommes. Or l’essence de toute initiation est centrée sur la valeur actuelle à promouvoir ou à défendre dans la société. Dans ces rites, les fonds et les formes semblent aujourd’hui l'emporter sur leur origine culturelle, et c’est ce qui en constitue le mauvais côté. Voilà donc l’orage qui fait se confronter le passé, la tradition, les anciens avec l’avenir, la nouveauté et la jeunesse. Mais cet orage qui peut se faire dévastateur dans beaucoup de cultures, dont occidentale, est maîtrisé dans « sous l’orage » par la sagesse africaine.
III – ETUDE STYLISTIQUE
1°) Style de l’auteur
A travers « sous l’orage », Seydou Badian, met en évidence une situation ascendante qui allait de mal en pire. Il narré un fait de son temps en ayant en tête comme ses paires une lutte déclanché contre l’administration coloniale. Ces faits sont des réalités sociales que vivait l’Afrique précoloniale. Pour les exposer, l’auteur a utilisé des personnages qui incarnent une apparence réelle dont certains d’entre eux ont faire preuve d’euphémisme c’est-à-dire des idées désagréables. C’est aussi une histoire qui a opposée deux civilisations dont l’une semble envahie l’autre et par là l’auteur a essayé de décrire leur impact sur les faits sociaux de son théâtre.
2°) Structure de l’œuvre
« Sous l’orage » est l’ouvrage le plus célèbre de Seydou Badian. Il est structuré en 25 chapitres. L'idée générale de l'œuvre parle de la tradition, la modernité, le mariage forcé et la colonisation. Dans un premier abord, L'auteur sans une situation géographique explicitement nommée, nous fait découvrit les entrailles d'une Afrique aux mœurs et tradition ancrés. Par la suite, il nous amène dans l’univers d’une opposition générationnelle à travers le rejet des coutumes traditionnelles qui feront l'objet de batailles rangées entre deux générations disjointes : jeunes et vieux. Les premiers impactés par une culture nouvelle avec des altitudes nouvelles et à l'apparence beaucoup plus comme de sous leurs yeux immatures, aidés parles colonisateurs, tentent de faire leurs poids en respectueusement leurs valeurs auxquelles les sages africains s'accrochent de tout leur sang. Ces derniers nantis par sens du devoir spirituelle et divin de sauvegarde des dites valeurs, revoient face à un meurtre innocent sans repère fixe qui foule la semence ancestrale d'un coup de pied impitoyable et dédaigneux.
3°) Point de vue personnel sur l’œuvre
La tradition se présente comme ce moyen utilisé dans la culture nègre. Son originalité montre qu'il serait absurde de l'opposer à la modernité car ce sont des notions complémentaires et ne s'excluent guère. En d’autre terme l’Afrique n'a pas su comment moderniser, passer de la tradition à la modernité, et a pris la modernité des colons comme une tradition. Nous devons nous initier à nos valeurs traditionnelles, car ceux-ci sont nos propres valeur, nos réels valeur, les choses importés ne peuvent en aucun remplacer ce qui nous ai authentique, notre problème actuel rigide à l'abandon de nos vrais valeurs. Dans cet ouvrage, c’est l’âme de l’Afrique qui parle. Une âme qui parle avec pudeur. Un juste ton. Cette justesse de ton, c’est la pudeur même de l’âme de l’Afrique noire, héritage sans doute, d’une très vieille et très complexe histoire, caractéristique essentielle de sa civilisation.
CONCUSION
Sous l’orage une œuvre de contestation du colonialisme. Seydou BADIAN à travers son œuvre met l’accent sur les coutumes traditionnelles africaines qui méritent d’être corrigées comme celui qu’a subit KANY. Ce qui dans le roman oppose les jeunes aux vieilles, il relève les conflits de culture et de la génération et les deux à la fois. En fait d'orage, le livre nage dans les bouleversements sociaux et politiques que provoquent les injustices, le racisme, les inégalités de toutes sortes caractérisant le régime colonial. Vu sous cet angle, le roman est celui de la contestation du colonialisme parce qu'écrit à un moment où on déniait au Noir toute responsabilité du fait de la couleur de sa peau. La profondeur millénaire de l'Afrique et les horizons stimulants dévoilés par d'autre forme de savoir le débat est celui des pères et des fils et tel est l'orage subie par les peuples Africaines.