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L'harmonisation de la formation en Sciences infirm

Le 04/01/2014 à 08h33, demande d'aide de manmbey
Bonjour,
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'informer sur la mise en place du nouveau programme de formation en Sciences infirmières comme le recommande le SIDIIEF. Au Cameroun ,le sujet est-il traité ? si OUI on en est ou ?
Merci pour votre disponibilité
Télesphore BITJONG MBEY
Inf. M. Sc spécialisé en Hygiène et Qualité Hospitalières
B.P.1115 Douala/Cameroun
Tél:+237 77 87 45 08/ 92 09 09 23
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1 message
Le 13/04/2020 à 15h01 par manmbey
Bonjour

Peut-on envisager une nouvelle approche dans la gestion des épidémies virales en cours ?

Réflexion sur de nouveaux concepts de soins relatifs à l'isolement

HISTORIQUE DE L’ISOLEMENT
INTRODUCTION
De la médecine archaïque aux données les plus récentes, le risque infectieux a toujours été décliné à titre individuel et collectif. De ce fait, la notion d’isolement n’a jamais été anachronique. Néanmoins à chaque époque, le sens étiologique et comportemental donné au mot isolement eu égard au concept de contagiosité a beaucoup varié
La République de Raguse en 1377 imposait pour la première fois une quarantaine aux navires suspects de porter la peste. La clochette isolait les lépreux et Lavoisier définissait le contrôle sanitaire hospitalier en dépistant les maladies infectieuses dès l’admission des malades, dépistage qu’il associait aux bains et à la désinfection de leurs vêtements
Toutes ces procédures d’isolement collectives ou individuelles n’ont toujours répondu qu’à un seul but : rompre la chaine de transmission en agissant sur l’agent pathogène ou sur le vecteur ou sur le réservoir ou sur l’environnement aujourd’hui écosystème qu’il fut vivant ou inerte
En traitant de l’isolement au titre préventif, longtemps la médecine a traduit par cette attitude son incapacité à traiter. Aujourd’hui, l’isolement doit être intégré au titre du principe de précaution. Ce ne sont plus les maladies ou les malades déclarés seulement qui sont susceptibles d’être isolés, mais le risque proposé par des germes, des soignants, des process de soins, des sujets sans défense, des outils à visée diagnostique ou thérapeutique.
Ainsi l’isolement aujourd’hui a perdu de son caractère négatif, destructeur, éradiquant au profit d’une notion évolutive plus dynamique : isoler en attente de… L’isolement ne doit plus être une attitude de faiblesse, de repli, il doit entrer dans une stratégie de lutte. L’isolement en milieu hospitalier doit faire partie intégrante du suivi médical. L’isolement ne doit être qu’un moment dans les procédures de soins. Nos services de maladies infectieuses ont mission pour cela ;identifier un sujet porteur urinaire de staphylocoque Meti R marqueur de sa communauté de personnes âgées, c’est d’abord l’isoler pour décontamination avant de vouloir l’opérer de sa coxarthrose ou même de sa facture du fémur ; Au cours d’un séjour en réanimation, le sujet sauvé ne doit pas être porteur de mort pour le service de médecine interne qu’il va intégrer parce qu’il est devenu porteur de bacilles à Gram négatif producteur de facteurs de résistance aux antibiotiques. Une décontamination nécessitera, là aussi, un isolement. Le désir, sans cesse alimenté par des raisons économiques, de traiter nos malades en ambulatoire, ne règlera pas le problème des infections nosocomiales tant que l’on n’aura pas éliminé à l’entrée et à la sortie de nos grandes surfaces hospitalières les éléments porteurs de contagiosité ; il ne faut pas en effet que les soins à domicile servent de réservoir aux infections hospitalières.
Au-delà du site, l’isolement est devenu une notion temporelle dès lors que les patients sont des cibles chroniques, de par la survie accordée à l’homme par les progrès du savoir, de par les cycles thérapeutiques qui lui sont souvent imposés en hémato-oncologie par exemple, de par l’émergence de maladies à révélation tardive souvent corrélées à des risques infectieux d’auto ou d’hétéro infection encore aggravées par nos propositions réparatrices que sont les greffes. Face au développement des infections nosocomiales, l’isolement est progressivement devenu une notion interne aux établissements de soins. La notion d’épidémie n’a pas pour autant changé, mais elle se comptabilise en nombre de souches résistantes ou en souches mutantes et non plus en nombre de sujets exprimant cliniquement une pathologie contagieuse. L’ennemi est devenu le porteur sain ainsi que ses supports de communication. C’est pourquoi le lavage des mains doit être intégré dans le concept d’isolement. L’isolement est un schéma à cercles concentriques visant à l’encerclement, stratégie passive dont le but est de faciliter la décontamination, stratégie active. En termes de santé publique, l’isolement concerne autant l’architecture hospitalière que les germes, les soignants que les malades, les matériaux que les outils
L’isolement doit se proposer à la carte. Son niveau est donc variable et doit correspondre à des types de procédures initiées selon l’épidémiologie, le niveau du risque, la faisabilité, les moyens de décontamination. L’isolement n’a pas la même dimension socioculturelle, médicale et économique pour une fièvre hémorragique africaine, une maladie à prions ou un impétigo, mais à terme son cout doit se justifier par les résultats obtenus bien au-delà du cas princeps. C’est dire que l’isolement implique dans son concept la qualité des données épidémiologiques, la spécificité de l’identification biologique et de la formation des soignants, l’éducation des patients et de leur entourage.
De ces quelques réflexions, il apparait probablement qu’isoler c’est d’abord communiquer ; En santé publique, il n’y a pas d’isolement, il ne peut y avoir qu’une politique de l’isolement qui implique une continuité stratégique, des moyens adaptés et une évaluation. Réussir une politique d’isolement c’est enfin sortir de la quarantaine, du statut de pestiféré, des chapeaux pointus et des grands nez de Marseille qui ne sont que la traduction de l’intolérance, de l’imaginaire, de la peur ancestrale, du Dieu vengeur, pour vivre au réel citoyen, le risque infectieux. Nous avons aujourd’hui suffisamment d’acquis en la matière pour prétendre que l’isolement en milieu hospitalier n’est plus l’exception
Bien que la médecine égyptienne en son temps ait proposé l’odeur bienfaisante du kyphi, au moins surement plus attractive et peut être aussi efficace que le formol de nos désinfections terminales, la notion d’isolement actif nous semble plus efficace pour gérer le risque infectieux et ses épidémies, c’est pourquoi l’ouvrage proposé par Option Hôpital sur ce thème nous semble d’opportunité comme les recommandations récemment proposées par l’Institution aux USA ou par la Société Française d’Hygiène . (M. Micoud)
Extrait Mémoire Master en Epidémiologie Hospitalière -Télesphore BITJONG MBEY- Université ParisVI, DIU Méthodes en épidémiologie hospitalière Octobre 2005
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