Correction de cettexte en commentaire compsé

UN COURRIER VENU DU FRONT



Dès ma naissance, j’ai poussé des cris d’effroi

Signe prémonitoire de mon grand désarroi

Devant des gens éberlués par mon pessimisme précoce

Je n’ai pas arrêté de me lamenter sur mon sort atroce



A mon endroit, rien qu’une injection de petites doses d’amnésie

Pour que se volatilise rapidement cette embarrassante complainte infantile

Seulement quelques sucettes et mon âme fut frappée de paralysie

Corrompu à satiété, j’ai cru naïvement au bonheur pourtant factice et puéril



Au moment même où je m’exerçais avec joie à écrire l’alphabet

Voilà que je suis brutalement soumis à un exercice peu ordinaire

Troquer sans sommation le stylo contre le béret

Avec dans mes frêles mains, cette pesante kalachnikov sanguinaire



Aux âmes mal nées, la déchéance n’attend point le nombre des années

Enfance en putréfaction nourrie de sang, de haine dans un univers de damnés

Dans des conflits auxquels je ne comprends absolument rien

Je sers de chair à canon, comme un vulgaire vaurien



Sous le soleil, sous la pluie, je joue à cache-cache avec la mort

A toute heure, le sifflement des balles assassines me bombarde le tympan

Aucun répit pour mon pauvre esprit forcé à emmagasiner le venin des serpents

Cruel destin de gamin, programmé pour devenir un monstre dès l’aurore



Qui pourra me tirer d’affaire, dans cette piètre et sanguinolente pièce théâtrale

Qui pourra manifester de l’Amour, en se souciant de mon avenir

Je ne veux plus être comme un cheveu sur la soupe…du mal

Je ne veux plus être un enfant-soldat, plus jamais le redevenir.