3-étude des personnages de: les fantômes du brésil.

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B- Etude de quelques personnages
Les personnages principaux
Anna Maria : Anna Marie Inès Dolores do Mato est la benjamine des do Mato ; le corps à peine fleurit, le visage creux, les yeux à large paupière (P.16), la peau de papaye orangé au soir de sa cueillette, avec des lèvres bien à elle, coutureuse et boudeuse à force d’être gourmandes (p.16). Cette fille épicée, curieux mélange d’une race noir aux racines mêlées et entremêlées, avait un besoin et rage de vivre démentiels. Quoiqu’élevée avec les mains bigotes de sa mère, elle était attirée par les appels impératifs de son corps (P.35-36). Elle se voulait une femme malgré ses vingt ans à peine entamés. Elle affirmait à qui voulait l’entendre et surtout à ses frères : « je veux être libre, frère. Donner à espérer à mon corps avide de chaleur et d’horizon » (P.36). Mais elle était une beauté qu’on ne touche qu’avec de yeux (P.35), surtout si on n’était pas Agouda. C’est ce que Pierre son amant n’a pas compris et c’est ce qui les perdra.
Pierre : fils de maman Pipi, il s’est éprit d’Anna Maria. Insouciant avec ses 23ans, Kpossou Kouassi Pièrre est électronicien sans atelier, désargenté tous les jours (P.37). sans ressource, il n’en est pas moins amoureux d’Anna Maria, une Agouda. Même battu à mort par les frères do Mato, il n’a pas renoncer à son amour pour la belle Agouda, un amour qui le conduira à la mort.
Juliana do Mato : La soixantaine, veuve d’Alvaro Ribeiro do Mato, à qui on l’a mariée à vingt-cinq ans, elle a passé vingt ans de vie commune avec ce mari volage. Elle est née d’Oliveira de la branche des da Mata Santana. Elle est d’une beauté racée à l’habillage naturel, teint café sévèrement sucré au lait, avec des cheveux drus affaissés à ras le crâne et regroupés en chignon huilé (p. 41). Elle n’avait qu’à sourire pour être intronisée reine ; elle n’avait qu’à battre des paupières pour qu’on s’effondre à ses pieds (p. 42). Mais depuis la mort de son mari, très rigoureuse moralement, elle jura que plus aucun homme ne connaîtra sa nudité (p. 42) et elle respecta cette décision. Elle a toujours éprouvé la fierté de la vraie Agouda (p. 66). Plus encore, malgré l’amenuisement de ses ressources financières, elle avait gardé son renom de la plus grande et fidèle donatrice de l’église (p. 67) qu’elle fréquentait avec peine maintenant à cause de son âge. Mais la vieille Agouda était une de ces femmes à la rancœur tenace et aux frustrations incompréhensibles (p. 72).
Elle ne peut donc jamais tolérer la fréquentation encore moins une relation quelconque entre sa fille, sa benjamine, Anna Maria et un non Agouda, qui plus est, ne fait rien. Elle mettra toute son énergie en œuvre pour détourner sa fille de cette humiliation. Mais en vain.
Les frères do Mato : Eugenio do Mato (l’aîné) ; Fulgencio do Mato (le cadet) et Octaviano do Mato (le benjamin des garçons do Mato) : trois hommes : cousus du même fil, ouvragés de la même manière. Ils revendiquaient les mêmes ambitions, affirmaient les mêmes caractères, brandissaient les mêmes sujets de rancœur (p. 10). Ils ont le visage creux (p. 15), des yeux larges et une peau de papaye orangée au soir de la cueillette (p. 16). Ils ont des yeux perçants, des lèvres dures, des mâchoires saillantes (p. 18). Pour Pierre, ils sont méchants (p. 22). C’est ce commando qui a piégé et surpris le couple du déshonneur des Agoudas à la plage et a donné une correction à Pierre avant d’emporter leur sœur Anna Maria qu’ils vont enfermer sur ordre de leur mère.
Maman Pipi : Geneviève, c’est la mère de Pierre. C’est elle qui s’est d’abord occupée de lui après son passage à tabac par les do Mato avant de le conduire à Kpassey, chez son oncle, gardien de la forêt sacrée. Fière et digne de son statut et de sa personne, elle demanda à descendre de la voiture de Carlos Orlando Oquianoh quand elle sut à qui elle avait affaire après avoir été violemment heurtée par son véhicule (chap. XI). Lavandière de son état, elle charmante sans être jolie, endurante sans être caractérielle (p. 54). Malheureuse en amour, les hommes sont passés dans sa vie sans s’arrêter. Les hommes étaient passés dans sa vie comme des feux d’artifices : des étincelles éclaboussant de générosité, juste le temps des sensations, le temps des soupirs, le temps qu’ils lâchent dans son ventre des traces de leur flamboyance. Trois hommes. Trois enfants. (p. 54). Mais elle était endurante et travailleuse.
Carlos Orlando Oquianoh : De son vrai nom Romario AlexandroTafares dit El gato, c’est un bandit recherché par Interpol pour avoir braqué une banque d’Etat au Brésil (p. 197) avant de se réfugier au Mexique et de continuer sa route à Ouidah. C'était un personnage étrange excentrique. Soudainement apparu à Ouidah, il se faisait passer pour un riche aussi bien par son habillement que par ses dépenses. Riche, l’homme. En tout cas, il faisait tout pour qu’on lui prêtât l’image du Crésus cousu d’or et de diamant. (p. 64). Il demanda à épouser Anna Maria (p. 73) avant de fuir quand le Commissaire de Police Noupliguidi lui révéla sa véritable identité (p. 203).
Le commissaire Adjinakou Noupliguidi : Gros avec une tonsure de chauve-souris, un menton carré, des incisives pointues (p. 142), c’est un policier véreux et corrompu. Un flic pourri. Avant d’entreprendre la recherche sur la disparition d’Anna Maria demandée par Orlando Carlos, il lui exigea d’abord de l’argent. Dans le même sens, quand il a découvert que c’était un bandit recherché, il lui proposa d’acheter son silence (p. 200). C’est un ripou de la police.
Les personnages secondaires
Père Elias : Jeune prêtre franciscain, c’est le curé de la basilique de Ouidah. Comme Carlos Orlando, il est friand d’alcool et de veuves. Il est appelé à la rescousse par Juliana do Mato pour faire entendre raison à sa fille.
Sœur Adakoun : La cinquantaine entamée, stylée, elle est l’une des rares amies de Maman Pipi. Elle adore les commérages et aime jouer les entremetteuses. Elle passe pour une compatissante de la douleur de Maman Pipi.
Yèmi et Doukpè : Les sœurs de Pierre. Elles ont été menacées d’enlèvement et de séquestration par les frères do Mato, lors de leur visite nocturne chez Maman Pipi.
Mireia do Mato : Couturière, elle passe pour la plus teigneuse des to Mato. C’est une amie de Sœur Adakoun, la copine de Maman Pipi.
EnerstoRodriguez : C’est le médecin de la famille do Mato.
Imelda da Piedad :Née Santos de La Vega, c’est une amie d’enfance de Juliana do Mato.
Dame da Gonceiçao : Veuve de Manuel de Gonceiçao, le patriarche des Agoudas. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et n’a pas froid aux yeux. Elle a étalé les défauts de son mari et les hypocrisies de ses consœurs à la mort de ce mari.
Corne du diable : Chômeur à la gare routière, c’est l’indicateur principal du commissaire de Police Noupliguidi.
Vautour Aklassou : Chef de la bande de voleurs qui opère à Ouidah et ses environs, c’est le PDG des malfrats (p. 136). C’est avec lui que le commissaire a négocié la libération d’Anna Maria. On le prend pour un homosexuel, un pédéraste « car Vautour passait pour quelqu’un qui tricotait l’amour garçon ».
Le schéma actanciel
Cette étude des personnes peut être complétée par un schéma actanciel qui rend compte de l’ensemble des personnages, objets, idéologies et actants qui ont joué un rôle important dans le roman. Pour y arriver, nous partirons du projet suivant : le mariage entre Anna Maria et Pierre. A partir de ce projet, on peut avoir le schéma suivant :

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